Il est des gens qui ne sont gratuits que dans la méchanceté

C’est probablement l’une de mes pires lettres ratées, j’avoue. Par contre, je ne tenterai pas d’équarrir quoi que ce soit sinon essayer de faire une place à la douleur qu’on n’a pas sue partager au-delà de nos béquilles. Ma douleur, comme tu aimes le clamer, est une voix qui part à la rencontre de l’indicible pour tenter d’amoindrir ses secrets. C’est une sorte de mise en forme particulière attachée à l’unique parabole qui rythme et fait antenne à mes failles personnelles.

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Lettre au Poète Frantz Dominique Batraville

Delmas 31, le 21 mai 2023

Cher Poète,
Que tu sois en vie ou pas, cette lettre ne s’adresse qu’à toi. J’aurais aimé faire un manuscrit et te le faire parvenir afin que tu puisses voir toute la sincérité de ma plume. Que tu sois en vie ou pas, tu liras ma lettre par toi-même ou par l’autre. Car celui ou celle qui va la lire, deviendra toi sur le coup.

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Lettre ouverte à Corventina Dumornay : une étincelle éternelle vers l’infini des galaxies.

Je t’adresse cette lettre, dans l’ombre incertaine de savoir si tu la liras un jour, si le temps te permettra de t’arrêter pour en absorber chaque mot. Permets-moi, cependant, de te rappeler que depuis 1974, nous avons commencé à chercher une raison de ne plus être simplement nous-mêmes. Une raison ou un prétexte pour tisser le collectif avec des rires et des cœurs nus. Ce que tu incarnes à nos yeux. Tu es cette part de folies, cette raison pour être à la hauteur de tous les cieux. Tu es notre poème le plus lyrique et le plus romantique, une lecture qui résonne au plus profond de notre être en ce siècle.

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Mais si tu lis quand même cette lettre…

Je ne te connais pas, toi à qui cette lettre est adressée – ou devrais-je dire que je ne connais pas ton nom. Mais je sais qu’on saura, toi, moi et les autres auxquel.le.s tu l’auras lue, se reconnaitre dans les failles qui nous traversent et le vide qui nous unit. J’ai la certitude que nous traversons les mêmes douleurs et buvons le même vertige. Si tu lis cette lettre, c’est que comme moi, tu n’es que fragments entassés de l’âme que tu devrais être.
Je t’écris depuis une terre qui n’est pas mienne, mais c’est avec les blessures ma terre natale que je t’écris. Je t’écris depuis un ciel gris, mais c’est le soleil de la terre natale qui me brule à l’intérieur. Tous les soleils ne sont pas les mêmes. Je t’écris de la même hésitation dont je suis né, d’un marmottement semblable à celui de l’enfance. Dommage que l’enfance nous soit arrachée, la jeunesse aussi, l’espoir aussi.

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Aucune balle n’est jamais perdue…


À toi petit frère des mots et des douleurs.

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Peine à revendre (extraits)

I

Dans ta faiblesse immense

tu polis ta misère belles façades

ville parmi ordures

tu es un psaume d’oubli

tu chantes déroute

pour quelques hommes

qui se taisent

tu allumes des fanaux

pour éviter à tes épaves

de renaître

CP : Vireha Media
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Pour elle, qui mérite la mer et le ciel et le chant des colibris

Des fois, lorsque je n’écoute rien, il m’arrive d’entendre le son de sa voix qui résonne autour de quelques notes plaintives. J’entends la voix de Solange, tel un fil gris au-dessus duquel valse le poids de son passé, de ses traversées et de ses repentis. Me parvient à l’oreille l’espoir nourri en elle après chaque silence. J’entends encore et encore sa voix fredonner des airs de prière en travers de son trémolo. Des prières empilées devant le portail du ciel depuis le temps. J’entends son sourire, le do-ré-mi de ses combats ainsi que son refrain de lumière. 

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Porte-fardeaux suivi d’autres poèmes

Poète, Comédien, Coordonnateur de l’Espace Culturel des Jeunes de Turgeau (ECJT), ancien Directeur de programmation du Centre Culturel Cinémathèque (CCC), Yves Marie GUSTAVE participe à de nombreux ateliers de poésie (BMC). Il a aussi fondé en 2017 la Compagnie de théâtre Les Ateliers Encriture qu’il coordonne encore aujourd’hui. Nous publions dans notre espace Création trois de ses poèmes.

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As-tu vu venir le noir?

Tu dois être quelque part dans le monde, mais j’ignore où tu peux bien être. Seulement, je sais que tu n’es pas ici. Comme les autres tu as dû fuir le malheur, sans jugement. On ne peut pas.  Et pourquoi ? Et comment ? Si on reste c’est peut-être par contraintes. Peut-être par lâcheté. Par peur de l’inconnu. Peut-être par oubli. Que sais-je? On est tous des passants, plus la blessure est profonde plus elle met du temps à se cicatriser. Partir est devenu un atout majeur de santé et de bonheur.

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Tout le bleu du ciel

Je retiens ma main comme on retient son cœur après une honte. Que souhaiter à un monde qui crève ? A ma patrie qui râle tous les cauchemars de la terre ? A toi, Anna, qui de si loin entend chaque son de mon âme ? Que te dire sinon les larmes de quelqu’un qui voit mourir les siens, que te dire sinon qu’Apredye et tous ses démons ont ôté le rêve à mon pays. Et qu’est-ce qu’une terre où l’on ne peut plus rêver ?

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