Lettre ouverte à Corventina Dumornay : une étincelle éternelle vers l’infini des galaxies.

Je t’adresse cette lettre, dans l’ombre incertaine de savoir si tu la liras un jour, si le temps te permettra de t’arrêter pour en absorber chaque mot. Permets-moi, cependant, de te rappeler que depuis 1974, nous avons commencé à chercher une raison de ne plus être simplement nous-mêmes. Une raison ou un prétexte pour tisser le collectif avec des rires et des cœurs nus. Ce que tu incarnes à nos yeux. Tu es cette part de folies, cette raison pour être à la hauteur de tous les cieux. Tu es notre poème le plus lyrique et le plus romantique, une lecture qui résonne au plus profond de notre être en ce siècle.

J’aurais dû t’écrire avec des cris flamboyants, embrasés de peur et de chagrin. J’aurais dû emprisonner tous les mots, même les plus fous et les plus lugubres, pour te dire que nous sommes là, à te suivre. Tes gestes, tes dribbles, tes buts, sont pour nous des rivières nourrissantes qui irriguent nos âmes souffrantes et apaisent nos plaies les plus profondes.

Tu es pour moi un rêve à part entière, celui qui naguère empêchait un homme de quitter sa terre pour un arbre à l’entrée de la Grande-Anse, et une femme qui, par la magie de sa voix, avait le don de bercer les étoiles. Maintenant, fiers et comblés, nous savons que tu joues pour nous, pour toutes les autres femmes qui ont essayé, pour toutes celles qui viendront, pour tous ces petits garçons qui vont apprendre à rêver en te regardant, pour ta terre natale et pour tes héros morts comme l’aurait dit un poème de chez nous. Et maintenant, nous sommes heureux parce que tu joues comme si, de tes pieds, tu veux toucher nos cœurs.

J’aurais dû adresser cette lettre à Mikerline, pour l’avoir vue jouer pieds nus avec ses cousins et tous les autres enfants de Delmas 3 sur ce petit terrain rocailleux de l’établissement scolaire République du Canada. Son sourire illuminait nos horizons. Elle jouait pour nous prouver qu’elle pouvait rivaliser avec nous, les garçons, en dépit des différences de genre. Le football ne se soucie pas de distinctions, c’est une fusion entre esprit et pieds. Elle joue pour tous les siens. Elle joue aussi pour le pays et toutes les autres filles qui aspirent à jouer et à construire leur maison non loin des étoiles.

Et toi, en incarnant notre poème le plus vibrant, tu transcendes les limites et ouvre la voie à une nouvelle symphonie d’espoir. À travers tes exploits, tu t’élèves tel un maestro, libérant les accords qui résonnent en nous tous, nous incitant à croire en nos propres possibilités. Que ton parcours soit parsemé d’éclatantes victoires et que ton exemple continue d’éclairer notre chemin vers l’égalité et la liberté.

Et pour te remercier, notre gratitude s’élève, pure et sincère, comme un chant d’amour qui enveloppe nos cœurs. Tu es une étoile qui illumine notre firmament et nous guide vers un avenir meilleur. Continue de jouer, de briller et de réaliser tes rêves les plus audacieux. Nous serons toujours là, s’accompagnant de tout notre cœur, te soutenant et encourageant sur cette voie où tu rayonnes

Pardonne-moi si je dis à la fois «je» et «nous», c’est parce que tu me rends plurielle quand tu domptes le ballon pour redéfinir nos joies et nos folies comme le soleil redevient plus beau chaque matin dans le cœur des enfants. Alors, continue de danser sur le terrain, de marquer des buts magnifiques et de nous faire vibrer. Chaque fois que tu réussis, c’est une évasion pour nous, une évasion de nos propres soucis et douleurs.

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